Troubles de la personnalité
Définition
Selon le DSM, un trouble de la personnalité est un modèle durable d'expériences intérieures et de comportements qui s'écarte des attentes culturelles. Le modèle est :
- pervasif (présent dans de nombreuses situations)
- rigide (difficilement adaptable)
- à début précoce (adolescence ou début de l'âge adulte)
- et cause une détresse ou des limitations significatives dans le fonctionnement.
Recadrer à partir de la réflexion contextuelle
Dans le cadre de ce projet, nous examinons les troubles de la personnalité à partir de l'idée que la cécité contextuelle et les déficits dans la pensée complexe en sont la cause fondamentale. De nombreux comportements considérés comme "étranges" ou "déviants" peuvent être compris comme un moyen de survivre dans une société qui repose fortement sur la sensibilité contextuelle.
Un problème fondamental ici est le manque de confiance de base. Sans la possibilité d'intégrer correctement les intentions, les lignes de temps et les schémas, la confiance devient fragile. Ceci explique pourquoi dans différents troubles de la personnalité (par ex. borderline, paranoïaques), la confiance se transforme rapidement en suspicion ou en crise émotionnelle.
Cluster A — étrange et excentrique
- Paranoïaque — interprétation très forte de premier degré et méfiante ; les structures complexes sont simplifiées en "préméditation" ou "conspiration".
- Schizoïde — retrait des interactions sociales comme réaction compréhensible à un monde accablant et difficile à contextualiser.
- Schizotypique — comportement excentrique, pensée magique, idées de référence. Avec une intégration contextuelle limitée, les schémas accidentels sont considérés comme significatifs ; cela se situe sur un continuum vers la psychose.
Groupe B — émotionnel et imprévisible
- Antisociale — la pensée égocentrique/transactionnelle peut conduire à la transgression des règles lorsque les conséquences pour autrui ne sont pas prises en compte. Il s’agit souvent d’un coping maladroit, pas toujours d’une « méchanceté » intentionnelle.
- Borderline — réponse émotionnelle très intense avec une empathie cognitive limitée pour cadrer ces émotions ; difficulté à montrer l’émotion « appropriée » en fonction du contexte.
- Théâtrale (histrionique) — accent sur l’expression sans ajustement suffisant à la situation et au public ; les émotions paraissent « exagérées » car l’intégration contextuelle fait défaut.
- Narcissique — l’estime de soi fragile est protégée par des fantasmes de grandeur ou de supériorité. Une empathie cognitive limitée et un focus contextuel étroit font manquer les signaux des autres ; cela peut sembler froid ou condescendant, mais il s’agit souvent d’un coping rigide pour réduire l’imprévisibilité. Voir aussi pseudo-narcissisme comme mauvaise interprétation lors d’un décalage de styles de pensée.
Groupe C — anxieux et incertain
- Évitante — l'évitement comme stratégie lorsque le contexte semble trop complexe ou socialement imprévisible.
- Dépendante — s'aligner sur quelqu'un qui apporte de l'« ordre » dans la complexité ; peut s'avérer soutenant ou toxique selon le partenaire (par ex. avec un partenaire narcissique).
- Trouble de la personnalité obsessionnel-compulsif — rigidité, perfectionnisme et contrôle pour rendre la complexité prévisible. Lié à la pensée de premier degré très forte.
Résumé
Du point de vue de la pensée contextuelle, l'accent se déplace de la « déviance » vers la stratégie : de nombreuses caractéristiques des troubles de la personnalité (TP) sont des tentatives pour trouver un ancrage face à une intégration contextuelle limitée. Ceci explique le retrait (schizoïde), la recherche de schémas (schizotypique), la dérégulation émotionnelle (borderline), la réaction transactionnelle/égocentrique (antisocial, narcissique), l'évitement (évitante), l'organisation dépendante (dépendante) et le contrôle rigide (obsessionnel-compulsif). Le continuum touche à la pensée de premier degré très forte : de la rigidité, via l'obsession, aux expériences psychotiques.