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Penser l’effet miroir dans les soins de santé

Uit Context Thinking
Versie door AMvdHeyden (overleg | bijdragen) op 24 sep 2025 om 10:13 (Nieuwe pagina aangemaakt met 'L’homme (hautement contextuel) reste calme, s’excuse et explique que c’était une erreur qui ne dit rien de son amour ou de ses soins. Il tente de relativiser la situation, mais sa nuance ne l’atteint pas.')
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L’effet miroir de la pensée dans le domaine de la santé

L’effet miroir de la pensée, c’est la tendance à supposer que l’autre personne pense comme vous. Dans le domaine des soins de santé mentale, cela peut entraîner des pièges majeurs.

Piège : projection du style de pensée

  • Le prestataire de soins de santé → à contexte élevé pense que le patient/client est également à contexte élevé.
    Lorsque ce n’est pas le cas, la pensée déviante ou littérale est parfois mal interprétée à la suite d’un traumatisme.
  • Le prestataire de soins de santé à faible contexte → s’attend à une pensée linéaire et littérale chez le patient/client.
    Lorsque le patient/client pense de manière hautement contextuelle, sa nuance ou sa communication indirecte peut être mal comprise.

Traumatisme ≠ peu contextuel

Un piège spécifique est que la pensée peu contextuelle est souvent confondue avec le traumatisme.

  • Un patient/client qui communique de manière très littérale et détaillée peut être perçu par un aidant à haut contexte comme quelqu’un qui pense « différemment » en raison d’une expérience traumatisante.
  • En réalité, cela peut provenir d’une différence structurelle dans la sensibilité au contexte, et n’a donc rien à voir avec le traumatisme vécu.

Pseudo-narcissisme

Une autre interprétation erronée est le pseudo-narcissisme. Cela peut se produire lorsqu’un patient/client à contexte élevé est évalué par un fournisseur de soins à faible contexte.

  • Le patient/client parle de manière nuancée, utilise des signaux implicites et établit de nombreux liens. Ou il utilise de l’humour/du sarcasme que l’aidant ne comprend pas du tout.
  • Le prestataire de soins de santé s’attend à un langage concret et direct.

Le résultat : le patient/client semble encombrant ou moralisateur, ce qui peut être interprété à tort comme du narcissisme. En réalité, il s’agit d’une différence de style de pensée, et non d’un trouble de la personnalité.

Exemples

Casus
Un patient/client dit très concrètement : J’entends un bruit la nuit et je me réveille.

L’aidant à haut contexte s’attend à des nuances et pense : Cela doit être un traumatisme, il associe les sons à des expériences désagréables. Mais en réalité, le patient/client ne fait que décrire littéralement ce qui se passe.

Une mauvaise interprétation peut conduire à un diagnostic de traumatisme inutile.


Casus
Un homme oublie de fermer la porte de sa chambre tard dans la nuit lorsqu’il est allé chercher de l’eau. Il avait estimé que c’était pour une courte période de temps (salle de bain juste à côté de la chambre, tout le monde dort dans la maison).

Pour sa compagne (peu contextuelle) c’est inacceptable : la porte était ouverte = preuve qu’il est irrespectueux et qu’il ne l’aime pas vraiment. Elle répond par des déclarations extrêmes (« tu es un sale type », « je te déteste »), sans tenir compte du contexte ou de ses intentions.

L’homme (hautement contextuel) reste calme, s’excuse et explique que c’était une erreur qui ne dit rien de son amour ou de ses soins. Il tente de relativiser la situation, mais sa nuance ne l’atteint pas.

Supposons que ce couple vienne en thérapie avec un conseiller peu contextuel : il ou elle peut trouver l’explication de l’ami convaincante (la porte était ouverte, donc il a tort). Cela confirme la rigidité de la petite amie, et l’homme se sent encore plus incompris.

Cet exemple montre comment les différences de sensibilité au contexte peuvent conduire à de graves malentendus, et comment l’effet miroir de la pensée peut également être un piège pour les thérapeutes.


Casus
Un patient/client a une phobie sociale et n’ose pas faire son coming out.

L’aidant A suppose automatiquement que cela est dû à une expérience traumatisante vécue dans l’enfance, car la mère a présenté des caractéristiques limites sévères. Le fournisseur de soins B, quant à lui, voit un lien héréditaire possible entre la limite et la faible contextualité, et soupçonne que le patient/client est lui-même peu contextuel.

Ce deuxième fournisseur de soins oriente le patient/client vers un centre multidisciplinaire de diagnostic. Là, on lui diagnostique un diagnostic d’autisme.

Cela montre comment les mêmes plaintes peuvent être interprétées sous différents angles : traumatisme ou pensée contextuelle.

L’effet miroir de la pensée peut amener un professionnel de la santé à projeter ses propres hypothèses, tandis qu’un autre prend en compte les différences de style de pensée.


En conclusion

L’effet miroir de la pensée est un piège structurel dans les soins de santé mentale. En étant conscients des différences de sensibilité au contexte, les prestataires de soins de santé peuvent éviter que des styles de pensée normalement différents soient considérés à tort comme pathologiques ou liés à un traumatisme.