Burn-out et dépression
Épuisement professionnel (Burn-out)
Définition
Le burn-out est un trouble d'épuisement lié au stress, dans lequel le corps et l'esprit perdent leur capacité à faire face après une surcharge prolongée. Il se développe typiquement dans des contextes de travail ou de charge (de soins) de longue durée.
Caractéristiques de base
- Épuisement émotionnel
- Diminution de la performance et de la motivation
- Cynisme ou dépersonnalisation par rapport au travail/à la situation
En résumé, le burn-out est en réalité une réaction STOP du corps face à l’épuisement continu ou au caractère sans issue des circonstances.
Dépression
Critères du DSM (bref aperçu, A-I) et explication contextuelle
Pour les critères cliniques d’un trouble dépressif majeur selon le DSM-5 (minimum 5/9 symptômes, au moins 2 semaines, avec l’un des symptômes A ou B comme symptôme central), voir les résumés du DSM. (critères du DSM-5 — NCBI)
A. Humeur dépressive
Vous vous sentez triste, vide ou sans espoir.
Explication contextuelle : les personnes à faible contexte ont du mal à relativiser les événements. Les expériences négatives sont rapidement généralisées en une explication interne (« échec », « menace »), ce qui favorise une tristesse chronique.
B. Diminution de l’intérêt ou du plaisir
Vous ne trouvez plus de satisfaction dans rien.
Explication contextuelle : l’épuisement cognitif rend les contacts sociaux et les activités difficiles ; les stimuli autrefois agréables paraissent accablants ou dénués de sens → évitement.
C. Changement de poids ou trouble de l’alimentation
Manger trop ou pas assez.
Explication contextuelle : les soins personnels diminuent en cas de surcharge cognitive ; la routine disparaît ou la nourriture est utilisée de manière compensatoire contre la tension interne.
D. Problèmes de sommeil
Difficulté à s'endormir/à rester endormi ou hypersomnie.
Explication contextuelle : la surcharge mentale continue conduit à la rumination ou au contraire à une 'fuite' dans le sommeil, car l'état de veille est trop intense.
E. Agitation ou inhibition psychomotrice
Agitation ou fonctionnement ralenti.
Explication contextuelle : extrêmes d’« suractivation » (toujours « en marche ») ou de « shutdown » lorsque le cerveau se protège.
F. Fatigue ou perte d’énergie
Toujours fatigué, même sans effort physique.
Explication contextuelle : les personnes à faible contexte dépensent beaucoup d’énergie supplémentaire pour les tâches sociales et cognitives ; cette fuite d’énergie structurelle entraîne une fatigue chronique.
G. Sentiments d’inutilité ou de culpabilité
Penser que l’on est insuffisant.
Explication contextuelle : l’incompréhensibilité de l’environnement et la pensée en noir et blanc conduisent à une auto-condamnation (« j’échoue toujours »).
H. Problèmes de concentration ou indécision
Difficulté à se concentrer ou à choisir.
Explication contextuelle : sans filtrage contextuel, on voit trop d'informations non pertinentes ou au contraire aucune cohérence ; la prise de décision est bloquée.
I. Pensées récurrentes de mort ou de suicidalité
Pas nécessairement une intention active, mais une tendance à vouloir s'arrêter.
Explication contextuelle : épuisement existentiel lorsque le monde est constamment ressenti comme incompréhensible et épuisant.
Hypothèse : la dépression comme « burnout » dû à une inadéquation contextuelle
Une hypothèse de travail centrale dans ce projet : de nombreux symptômes dépressifs (ou même des épisodes dépressifs complets) peuvent, chez des personnes ayant une capacité contextuelle limitée, être le résultat d’un stress et d’un épuisement prolongés — une sorte de burn-out chronique qui se manifeste comme une dépression. La distinction pratique entre une dépression endogène classique et cette forme est complexe ; il s’agit surtout d’un autre niveau d’explication : non pas une dérégulation biochimique interne primaire, mais une réaction secondaire à un stress contextuel prolongé et à une surcharge de compensation.
Pertinence pour la réflexion contextuelle
Le burn-out et la dépression peuvent être considérés comme des réactions d'épuisement résultant d'un décalage entre le style de pensée et l'environnement. Ceci peut se manifester de différentes manières :
Chez les personnes peu contextuelles
En raison de leurs difficultés à filtrer les stimuli et à relativiser les événements, beaucoup plus d’informations brutes parviennent directement. Cela conduit à une sursimulation et à une charge cognitive permanente. Le coping consiste souvent en la structure, les routines et l’évitement des situations imprévisibles. Lorsque ces stratégies ne suffisent pas, le risque de burn-out ou de symptômes dépressifs augmente.
Chez les personnes à haut contexte
En raison de leur grande capacité à changer de perspective et à percevoir les nuances, ils assument souvent trop de responsabilités. Ils ressentent fortement les tensions, les besoins et les attentes des autres, et continuent à s’adapter. Dans un environnement principalement à faible contexte (linéaire, axé sur les résultats, peu attentif aux nuances), leur capacité à établir des liens est systématiquement sural sollicitée. Ils dépassent ainsi leurs propres limites sans que l’entourage le voie ou le reconnaisse, ce qui peut également aboutir à un burn-out ou à une dépression.